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Les livres sur le Yoga que je conseille

• L’arbre du yoga et La voie de la paix intérieure de BKS Iyengar
• Les Yoga Sutra de Bernard Bouanchaud
• La Bhagavad Gita de Colette Poggi
• Le libéré vivant de Ramana Maharshi
•  Ma vie avec les maîtres de l’Himalaya de Swami Rama (le professeur du professeur de mon professeur :-))
• Le Yoga, un éveil spirituel de TKV Desikachar
• Autobiographie d’un Yogi de Paramahansa Yogananda
• Prana pranayama Prana Vidya de Niranjanananda Saraswati
• The Yoga Cook book de Garlone Bardel
• Les Racines du yoga de Mark Singleton
• Le Tantra de la reconnaissance de soi de David Dubois
• Yoga et Ayurvéda de David Frawley

Les enseignements que je reçois sont exclusivement en anglais et la plupart des livres que j’ai étudiés le sont aussi. Si vous souhaitez une liste de ces livres également, je les ajouterai. Vous pouvez juste me le dire ici 🙂

Lâcher prise ou renoncement?

Cette semaine, je lisais que : « le trou de lapin de l’auto-illusion est profond. »

À quel point nous fourvoyons-nous sur notre vie, nos choix et la personne que nous croyons être?
À quel point, bernés par les voiles de l’illusion, notre désir de briller, la crainte de renoncer et de perdre, nos attachements profonds, nos dégoûts et inimités, nous imaginons être en pleine possession de nos moyens et faire des choix lucides et conscients? 

Nous naviguons sous un ciel brumeux.

Si on s’arrête, il nous tombe soudainement sur la tête : les mémoires et le meurtrissures, les conditionnements générationnels, les limites imposées par les croyances et la société, les options par dépit. Alors aussi longtemps que possible, nous mettons tout en œuvre pour ne pas stopper la course folle, pour ne pas ressentir.

La pratique du yoga, dans son aspect méditatif et introspectif, continue de soulever les questionnements nécessaires et d’interroger les habitudes et les choix.

Tel qu’il est présenté aujourd’hui, le yoga s’inscrit le plus souvent dans l’action : mouvoir, enchaîner, étirer, contraindre. Il y a trop peu de place pour arrêter. Être. Contempler.

Le terme « résilience » me dérange, sûrement pour l’avoir entendu partout, à tort et à travers.Mais c’est pourtant de cela qu’il s’agit.

Ma pratique, et ma vie, se transforment peu à peu, pour avoir enfin accepté que le but ultime semble n’être rien d’autre que de lâcher prise.

C’est une façon d’accepter de chuter. De choisir consciemment une forme de renoncement et d’abandon voltaire. De ne pas s’accrocher, toutes griffes dehors, pour protéger et retenir.Je n’y vois pas d’échec ou de capitulation, seulement l’acceptation de se laisser porter et vivre. D’agir en faisant de notre mieux et en s’autorisant à être vulnérable, en accueillant un inconnu que personne ne peut contrôler.

Notre mission est peut être seulement de nous libérer de la contrainte de l’idée que l’on a de soi.Et de nous immerger courageusement dans la réalité.

Yoga Sutra : Sutra 2.1

– Ou l’essence de la pratique du Yoga.

Les Yoga Sutra sont l’un des textes fondateurs de la pratique du Yoga moderne. L’auteur, Patanjali, a rassemblé et codifié les savoirs issus d’une longue tradition, souvent transmise à l’oral. L’un des commentateurs les plus célèbres de ce texte, Vyasa, nous offre un éclairage complet et une analyse saisissante sur la philosophie du Yoga et sa mise en oeuvre. 

Le premier chapitre des Yoga Sutra, intitulé Samadhi Pada, constitue majoritairement un guide pour les praticiens spirituellement éveillés, n’étant plus soumis, ni préoccupés, par les préoccupations mondaines auxquels nombre d’humains doivent faire face. 

Le chapitre 2, en revanche, est destiné au commun des mortels, c’est à dire la majeure partie d’entre nous :-). Il nous guide à travers les aléas de la vie et de nos esprits, nous fournissant les moyens d’identifier et de transcender nos limitations. Il est consacré au Kriya Yoga, le Yoga en action. Il est considéré par la tradition qui m’a été transmise (Sri Vidya Tantra), comme la colonne vertébrale de notre pratique. Il est composé de 3 éléments, permettant à la pratique du Yoga de porter pleinement ses fruits : Tapas, Svadhyaya, Ishvara Pranidhana. 

Tapas

Souvent traduit par « austérité », on pourrait penser que Tapas induit uniquement des pratiques rigides et ascétiques, faites de restrictions alimentaires et de disciplines inconfortables. Le yoga de Patanjali n’implique pourtant rien de tel. 
Littéralement, Tapas signifie « chaleur » ou « feu éclatant ». Une pratique qui attise notre feu intérieur en nous rendant vibrant et vivant incarne Tapas. Nous permettant de retrouver la joie et la spontanéité de l’enfance, l’enthousiasme et l’endurance de la jeunesse.
En résumé, une pratique qui nous comble de vitalité et de courage pour découvrir nos parts secrètes ainsi que les sphères mystérieuses de la vie. 

Les enseignements du Yoga nous apprennent que nous débutons notre vie avec un but précis : celui de la liberté ultime et de l’épanouissement durable. Pourtant dès que nous venons au monde, nous sommes de nouveau aspirés par nos conditionnements mentaux, ceux-là mêmes qui nous emprisonnaient à la mort de notre précédente incarnation. Tels que : nos vielles habitudes, nos envies irrépressibles de manger, dormir, de nous sentir en sécurité. Notre désir de posséder et de consommer, notre incapacité à lâcher prise, nos complexes d’infériorité et de supériorité, nos peurs de ne pas être à la hauteur. En manquant de clairvoyance sur ce que nous faisons, nous retombons dans les schémas mentaux qui nous semblent familiers et confortables.

En vieillissant, la fausse réalité créée par ces conditionnements se renforce, jusqu’à voiler notre véritable identité. Notre esprit devient morne et troublé, l’intelligence innée du corps et notre intuition commencent à décliner. Nous devenons essentiellement réceptifs aux conditions imposées par notre environnement et perdons une part fondamentale de notre esprit critique. On confond la paresse avec le confort, les possessions avec le prestige, la consommation avec le plaisir et l’indulgence avec l’épanouissement. Nous perdons de vue la réalité de ce que nous sommes, ainsi que notre pouvoir et notre sagesse originels : la connaissance de notre corps et de notre esprit s’amenuit jusqu’à ce que nous ne sachions plus rien à propos de nous-même. Nous errons à travers la vie en pilote automatique.

On refuse trop souvent de reconnaitre que la fatigue et l’épuisement sont de sérieuses pathologies, occasionnant une paralysie de nos habilités initiales : notre pouvoir de discernement, notre mémoire et notre volonté, la capacité de notre cerveau à réguler nos organes internes et celle de notre coeur à écouter et à tenir compte de la voix de notre âme. Nous réalisons que nous avons un problème uniquement lorsque notre corps est diminué et que nos facultés mentales ont décliné. Même alors, nous refusons de comprendre que ces situations alarmantes ont une cause plus profondes et cherchons une solution immédiate. Dès que le mal semble s’être atténué, nous reprenons nos vieilles habitudes. C’est ainsi que nous avons oublier l’importance d’apprendre et de cultiver un corps sain et vigoureux, ainsi qu’un esprit joyeux et éveillé. 

En pratique, Tapas implique de s’abstenir de s’adonner à des activités malsaines et d’adopter un mode de vie qui soutient notre pratique du yoga. La vie d’un yogi se caractérise par la préservation de sa santé physique et mentale et la volonté d’éviter une sollicitation excessive des organes sensoriels. Au début, cela peut sembler contraignant, aussi n’est-il par surprenant que Tapas soit considéré comme une forme de renoncement et de privation. Sur le plus long terme en revanche, l’observation de Tapas apporte de grandes récompenses. 

Svadhyaya

Svadhyaya signifie étudier, examiner, s’interroger sur soi-même et ses états intérieurs, sur le pouvoir exercé par nos sens, la condition de notre corps et de notre mental, ainsi que les pensées, les émotions et les opinions qui nous sont si chères. L’étude de soi exige que nous fassions l’inventaire de nos ressources physiques et mentales et que nous restions vigilants, en évitant de nous disperser dans des activités chronophages. 

Le travail des sens est de collecter les expériences et de les présenter au mental, et le travail du mental est d’utiliser ces expériences pour obtenir la plénitude pérenne et la liberté ultime. 
Toutefois, la tentation de chercher uniquement la satisfaction instantanée via nos sens est grande. Le yoga nous incite donc à pratiquer le pouvoir du discernement « viveka shakti » afin de différencier le plaisir de l’indulgence. 

Svadhyaya est donc le processus par lequel nous utilisons le pouvoir du discernement, afin de cultiver une conscience vive et sincère de qui nous sommes, de ce que nous cherchons à devenir et de quelle façon le monde qui nous entoure peut nous aider à atteindre nos objectifs. 

Selon Vyasa, le principe de l’étude de soi est mis en pratique par la répétition de mantras et de sons sacrés, appelée « Japa »
Avec Japa, nous nous connectons à notre être intérieur, paisible et radieux, et devenons conscients de tous les endroits sombres desquels les pensées agitées et non désirées surviennent. Alors que le pouvoir de Japa tranquillise notre mental, nous percevons bien plus nettement nos désirs et besoins insatiables, autant que nos ambitions. Nous devenons conscients de nos parts inconnues, qu’elles soient douloureuses ou effrayantes. Cela pourvoit une opportunité d’identifier ce à quoi nous devons renoncer de manière à avancer dans notre quête. 

L’étude des textes est une autre opportunité de mettre en pratique la notion d’étude de soi et d’introspection. Vyasa souligne que ces textes, qui nous montrent la voie vers la liberté ultime, sont des composants essentiels de notre introspection. Svadhyaya implique donc l’étude de textes spirituels authentiques dont les pratiques ont été expérimentées et éprouvées, et capables de nous octroyer l’énergie nécéssaire, afin de nous guider sur la voie de l’épanouissement intérieur et spirituel. 

Ishvara Pranidhana

Ce troisième et dernier principe recommande de s’en remettre pleinement et sincèrement à « Dieu ».
Dans le premier chapitre des Sutra, Patanjali décrit ce « Dieu » comme notre intuition, notre guide intérieur, protecteur, pourvoyeur, et éternel compagnon. 
Ishvara pranidhana est dépeint comme une volonté souveraine et autonome, qui s’assure que nous atteignions l’excellence et la transcendance. 

Vyasa explique que nos problèmes commencent dès lors que nous nous identifions comme étant le moteur de nos actions, en oubliant qu’il existe une force intelligente et indépendante nous dotant de cette habilité. En réalité, nous ne sommes pas celui qui fait.
Dans le yoga, « Dieu » n’est pas une entité séparée de nous ni une personne incarnée, mais une intelligente omnisciente qui nous guide en permanence. C’est à cette intelligence que les textes suggèrent de dédier notre pratique. 

Nos actions sont majoritairement gouvernées par nos habitudes.

Nos désirs, nos ambitions et nos décisions sont façonnés par nos appétences et nos aversions. Notre compréhension de ce qui est bon ou mauvais, correct ou erroné, est entachée par le doute, la peur, la colère, l’aversion, la jalousie et l’égo. Ainsi contaminées, les actions qui en découlent créent à leur tour davantage de conditionnements mentaux. Notre compréhension en devient d’autant plus brouillée et déformée. C’est la loi du karma.Alors que ce cycle se perpétue, on devient de moins en moins conscient de la réalité. Nous devenons pu à peu le produit de notre perception erronée. C’est que l’on appelle Avidya (et c’est le sujet d’un prochain article :-))

Plus nous pratiquons Ishvara Pranidhana, plus nous nous rendons compte que nous en savons bien peu sur la source et la nature de la conscience. Cette réalisation nous rend plus sage et avisé.

Il devient plus facile de se détacher des pensées et des sentiments douloureux, sans pour autant perdre notre sensibilité et notre adaptabilité au monde qui nous entoure. Nous pouvons opérer dans les deux sphères simultanément : le spirituel et l’ordinaire. Nous sommes pleinement conscients de notre vie intérieure et respectueux des forces qui dominent notre existence sur terre, comme des citoyens des deux mondes, obéissant et honorant les lois de chacun.

Pour conclure : en appliquant le principe de Tapas, nous purifions le corps dans l’intention de rétablir son équilibre naturel, réveiller son intelligence innée, et remplir nos organes et nos tissus avec une vitalité renouvelée. Avec Tapas, nous rendons le corps pur pour que le mental puisse y fonctionner pleinement et aisément. 

Svadhyaya nous aide à utiliser les facultés du corps et du mental pour atteindre des niveaux de conscience supérieurs. Nous sommes encouragés à entrainer notre mental, afin d’examiner nos états intérieurs et méditer sur le bienfondé de nos actions. 

Ishvara Pranidhana est une force nourrissante et inspirante. Ancré dans Ishvara, nous pouvons affronter et même surmonter nos plus grandes peurs – celles de mourir, de perdre nos êtres chers, nos possessions ainsi que nos habitudes et conditionnement mentaux. 

Ensemble Tapas (agir), Svadhyaya (réfléchir) et Ishvara Pranidhana (accepter) fournissent l’énergie conduisant à Kriya, l’action. Sans action ni évolution, il n’y a pas de yoga.

 

Sources : 
Les enseignements de mon professeur et de ses professeurs ((tradition himalayenne et Sri vidya Tantra)
Yoga Sutra de Patanjali de Bernard Bouanchaud
The path of the Yoga Sutras de Nicolai Bachman
The practice of the Yoga Sutra de Panditji 

 

Mourir et renaître

Combien de fois sommes-nous morts, pour renaître à nouveau? 
Combien de fois nous sommes-nous réinventés, bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer?
 

A l’amorce du virage qui changera peut-être notre vie à jamais, une confiance fébrile et une imagination débordante : notre système nerveux, en alerte, déploie tous ses mécanismes de défense et émet les pires scénarios, en nous intimant de faire marche arrière.
 

Vivre un moment de transition est toujours un passage inconfortable et éprouvant. Nous l’avons tous vécu, un peu chancelants, comme perdus entre l’espoir flamboyant et l’incertitude dévorante.
De certains de ces passages, je garde un souvenir un brin hébété. Notre cœur en a minimisé la peine, au cas où l’on devrait recommencer. Mais si je dresse le bilan, le constat est sans appel : ça a tellement plus de sens maintenant.
 

Oh, parfois ça démange pendant un moment, on revisite ces transformations avec le cœur comprimé et l’estomac retourné.


Pourtant, bien que l’on cherche à les éviter, quitte à s’empêtrer dans des situations qui nous tuent à petit feu, ces périodes charnières éprouvent nos capacités d’adaptabilité. Le Tantra l’évoque même comme une condition indispensable à notre survie. Le familier n’est pas forcément sensé ni rationnel, mais il peut-être douloureusement confortable.
 Le changement est embarrassant et tourmenté : on perd des habitudes, un rôle, un statut, une moitié, une forme d’identité, des croyances, des attaches. On perd, bien souvent en réalité, une illusion. Celle que quoique ce soit pourrait nous appartenir un tant soit peu.

Ainsi, je perçois l’évolution comme un acte vital, formateur et poétique. 
Elle rebat les cartes et nous commande de regarder les choses en face afin d’initier notre mue. 
Et la vie devient cette toile immense à la fois mystérieuse, déroutante et mirifique, qui se peint en continue.
 

Je nous souhaite qu’elle soit pleine de courbes et de couleurs, de brefs retours en arrière et d’avancées majestueuses. Que cette œuvre soit inspirante, propice au rêve, invitant à la réflexion. Qu’elle incarne l’élégance et la bonté dans ses envolées, ses peines et ses possibilités.

Depuis septembre…

Depuis septembre, je me sens lasse et très fatiguée. Dès la rentrée, une attaque de maladie auto-immune m’a laissée pantelante et éreintée. D’autres virus variés soulignent à quel point mon système immunitaire est fragilisé. J’ai du mal à récupérer, mes yeux bouffis en témoignent.

Mon cœur est plein. Je suis confiante. Pas toujours certaine de là où je vais mais à l’aise avec qui je suis, ce qui s’ancre et se dessine.

Les fluctuations de l’existence me secouent comme tout un chacun. La pratique du yoga ne rend pas la vie parfaite mais certainement plus douce, et nous enjoint à prendre du recul pour parvenir, dans le meilleur des cas, à une forme de tranquillité enracinée et de constance sereine. Ces dernières années, j’oscille entre apaisement et frustration.

Mon travail et ma passion me procurent énormément d’entrain et de joie. La communauté chaleureuse qui s’est créée au studio, nos échanges riches et profonds, les pratiques qui apportent tant, sur tous les plans.

Pourtant, depuis la pandémie, tout est bien plus lourd, nettement différent. J’ai toujours travaillé avec conviction et ardeur. Cela a clairement viré, n’ayons pas peur des mots, à  l’acharnement. Le studio s’est trouvé en danger bien des fois, et je n’ai pas voulu me résoudre à abandonner. Mais on a beau y mettre toute la volonté du monde, on ne peut pas bouleverser un paradigme économique et sociétal à soi tout seul.

Les habitudes ont changé durablement : il est contraignant de s’engager sur le long terme, les écrans ont pris une place prépondérante, l’idée de l’introspection est devenue épineuse, presque oppressante.

Je me suis beaucoup remise en question, que ce soit sur les séances que je propose, sur ma façon de communiquer, mon essence, et tout un tas d’autres choses. Et j’affronte, comme tout français je crois, les charges qui augmentent et les restrictions qui en découlent.

Alors, même si le cœur est parfois moins léger, la vie est une source inépuisable d’apprentissages, de résilience, et d’égo un peu piétiné (ce qui au final ne fait jamais de mal 😅).

Ceci est donc, en conclusion, un chaleureux, éclatant : MERCI! Pour votre présence, votre curiosité, votre implication, votre générosité…

Gérer une entreprise tout seul par les temps qui courent, ce n’est pas tous les jours faciles mais vous me rappelez chaque jour pourquoi je le fais! ♥️